Le Cahier d'Anthony Mouyoungui

A six mois de l’ouverture officielle, la coupe du monde est déjà lancée. Les 32 nations qualifiées connaissent maintenant leurs adversaires respectifs. C’est le hasard du tirage au sort effectué hier soir à Costa Sauipe, Etat de Bahia, qui a décidé de la composition des huit groupes. Ce même sort n’a pas été très tendre avec les représentants africains (Algérie, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana et Nigeria) qui sont tombés dans des groupes relevés.

A la lecture des groupes du Monde 2014, 12 juin-13 juillet au Brésil, un constant est à faire: les africains devront mouiller le maillot pour espérer briller et sortir de la phase de groupes. En effet, le sort n'a pas été très gentil avec eux. 

Dans le groupe A, pour sa septième participation (record africain), le Cameroun est en compagnie du Brésil, pays organisateur, pays le plus titré de la compétition et archi favori à la victoire finale, la Croatie et le Mexique. L’affrontement avec les auriverde est prévu pour le troisième et dernier match de la phase de groupes, c’est la deuxième fois que les deux pays sont dans le même groupe (3-0 pour le Brésil en 1994). Il serait bien que les Lions Indomptables ne jouent pas leur qualification sur ce match. Attention danger !

Dans le groupe C, la Côte d’Ivoire se retrouve avec la Colombie, la Grèce et le Japon. Pour sa troisième participation consécutive, la Côte d’Ivoire s’en sort bien avec un groupe à sa portée mais attention à l’excès de confiance qui peut découler de ce constat. C’est la première fois que les Eléphants joueront ces trois pays en phase finale du Mondial.

Dans le groupe F, le Nigeria, champion d’Afrique en titre, est avec l’Argentine, la Bosnie-Herzégovine et l’Iran. On peut également penser que ce groupe est à la portée des Eagles. Outre l’Argentine que le Nigeria retrouve pour la quatrième fois en Coupe du monde (1994, 2002 et 2010) avec un seul point gagné, les deux autres ne sont pas des foudres de guerre mais attention de tomber dans la facilité.

Dans le groupe G, le Ghana, troisième qualification de suite et quart finaliste en 2010, est le moins bien loti de tous les pays africains. Dans ce groupe de la mort, les Black Stars retrouvent l’Allemagne comme en 2010 et les Etats-Unis (2006) et feront connaissance avec le Portugal. Ils devront se montrer très compétitifs et concentrés s’ils veulent revivre les émotions de 2010. Danger ! Danger !

Dans le groupe H, l’Algérie, spécialiste des qualifications in extremis, est tombée dans le même groupe que la Belgique, la Russie et la Corée du Sud. Grosses batailles en perspective pour les Fennecs s’ils veulent faire mieux qu’il y a quatre : un point seulement gagné mais aucun but marqué.

A la lecture de ces groupes, les chances de voir plus d’un pays africain se qualifier pour les huitièmes de final sont minces. Seulement, rien n’étant joué d’avance en football, les africains devront se montrer très costauds, concernés, concentrés et impliqués. Ne pas se dire ‘’l’essentiel est de participer’’ et jouer crânement leur chance. Ce sera très dur mais il serait aberrant de vouloir un Mondial facile au pays de Pelé.

Outre les matches des africains, cette 20^e édition du grand mess du football mondial, qui se déroule pour la deuxième fois au Brésil, après 1950, prévoit quelques affiches alléchantes dans la phase de groupes:

Brésil-Mexique dans le groupe A, la revanche de la finale de Johannesburg entre l’Espagne et les Pays-Bas dans le groupe B, l’Angleterre contre l’Italie dans le groupe D ou Allemagne-Portugal dans le groupe G.

Quant à la France, la main de Sir Geoff Hurst lui a porté chance. Elle est dans le groupe E avec la Suisse, l’Equateur et le Honduras. Un groupe a priori facile et pourrait déjà voir les Bleus en huitième mais les échecs de 2002 et 2010 sans oublier les difficultés rencontrées lors de la phase de groupes en 2006 sont encore dans les mémoires.

Tout ce que l’on pourra dire aujourd’hui restera du domaine de l’imaginaire, des simples suppositions, la vraie vérité viendra du terrain. Alors rendez vous dans six mois au Brésil.