Le Cahier d'Anthony Mouyoungui

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Feux de Brazza : le retour après quatre ans de silence !

Initialement prévue en 2012 et reportée à cause des explosions de M’Pila, la 5e édition de Feux de Brazza se déroulera du 2 au 8 août prochain à M’Filou, 7e arrondissement de la Capitale, sur le thème ''L’instrument de musique africain et son rôle dans la musique mondiale''. C’est dans ce cadre que Gervais Hugues Ondaye, directeur de l’événement, séjourne en Europe à la rencontre des partenaires intéressés par une participation dans le Festival international et populaire des musiques traditionnelles. Il a pris le temps non seulement de parler de cette édition mais aussi de sa vision de la culture.

20140303_151459.jpg                                    Gervais Hugues Ondaye (à g).

 

C’est dans un café à gare du nord que l'on s'est retrouvés, le directeur de Feux de Brazza venant de recevoir la seconde partie d’un don de matériels divers offert par Lauryathe Bikouta-Sauget, présidente du tuSeo, le Festival International du rire. ''Je ne peux pas traduire l’émotion qui m’étreint, c’est une surprise à la quelle je ne m’attendais pas. Je crois qu’elle vient de poser un acte qui restera à jamais dans les annales de notre festival. Il n’y a pas plus grand mot  pour moi, directeur, tout le personnel et les bénévoles qui travaillent avec moi aux ‘’Feux de Brazza’’, que Merci !''

La joie de recevoir a cédé la place à la satisfaction du devoir accompli. Gervais Hugues est satisfait de sa tournée européenne, il a pu obtenir, grâce au concours du Conseil International de la Musique, le financement par l’UE de la formation des directeurs de festivals et managers de musique. Cette formation aura lieu à Brazzaville en marge du festival. ''Nous avons aussi obtenu de l’UE l’envoi à Brazzaville quinze étudiants de quinze universités européennes pour participer à un stage pratique sur le festival et formés le personnels de Feux de Brazza'' explique t-il.

Ouverte aux congolais et à l’ensemble des africains, cette formation entre dans le cadre du programme de développement musical en Afrique qui  se tiendra dans trois pays (Cameroun, Congo et Tanzanie). Le premier module de la formation s’est tenu en Tanzanie et le deuxième aura lieu à Brazzaville en août prochain.

Les thèmes de la formation s’articulent autour du Management des institutions culturelles, la gestion d’une carrière artistique internationale et la professionnalisation des festivals. ''Nous avons proposé cela en ayant constaté qu’en Afrique, il y a beaucoup d’autodidactes qui évoluent dans le secteur culturel, il va falloir leur apporter une formation locale et le perfectionnement fera que demain, ils arriveront à diversifie et à s’autofinancer'' ajoute le directeur. Il est prévu également un atelier d’initiation pour enfants de 8 à 15 ans qui regroupera près d’une vingtaine d’enfants de la sous région. Cet atelier, qui bénéficiera du soutien du Conseil africain de la musique, permettra aux enfants de pouvoir s’habituer à certains instruments africains. Cet atelier est en relation avec le thème de cette édition. En effet, le festival s’est donné comme mission de recenser et d’identifier les instruments africains, une façon de rendre hommage aux créateurs anonymes de la sanza, du balafon ou la kora. Même si l’objectif à long n’est pas de créer un musée, ''si les gens étaient dans les dispositions de travailler en approche systématique, le travail que nous faisons est de renforcer le Musée panafricain de musique parce que le Fespam a déjà un musée à Brazzaville. L’objectif pour nous est de travailler pour mais est-ce que le Fespam lui-même capable de distribuer les rôles ? C’est une autre paire de manche. Mais, nous travaillons dans ce sens pour aider à collectionner les pièces pour le Musée panafricain de musique'' poursuit Gervais Hugues Ondaye.

Lancé en mai 2005, Feux de Brazza est devenu, selon son directeur, ''une grande, grande, grande et grosse entreprise, ce sont des centaines de festivaliers qui viennent du monde entier’’ avec pour principale mission ‘’de faire en sorte que les danses, les chants, tous ces outils traditionnels soient transformés en outils didactiques pour intégrer le système scolaire, parascolaire et universitaire parce que nous devons étudier cette musique dans les écoles et dans les universités''.

Il a grandi malgré l’environnent congolais peu propice à l’épanouissement des activités culturelles en tout genre. ''Nous aurions aimé que le gouvernement, dans son rôle d’accompagnement, assiste financièrement tous les événements culturels du Congo pas seulement Feux de Brazza. Mais, ça ne vient pas encore ! Nous pensons qu’à travers  les testes d’application de la Loi d’orientation culturelle 2010 que le gouvernement puisse mettre un peu d’argent à la disposition des porteurs de concepts'' déplore t-il !

Ce sentiment dépit n’a pas duré longtemps sur son visage son sourire est vite réapparu et ses yeux ont brillé quant il a fallu abordé sa réélection au bureau exécutif du Conseil International de la Musique en novembre dernier à Brisbane en Australie pour un dernier mandat de deux ans. ''Je me suis retrouvé seul devant le monde et j’ai été réélu ! C’est un motif de fierté et de satisfaction. Je crois que je vais continuer à travailler et faire en sorte que la voix de l’Afrique soit toujours entendue en bien mais pas toujours l’Afrique qui pleure et misérable. L’Afrique des slogans est passée !'' conclu Gervais Hugues Ondaye.



06/03/2014
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