Il y a 15 ans disparaissait Mamhy Claudia!
Elle s’appelait Mathurine Claudia, elle est devenue célèbre sous le nom de Mamhy Claudia. Son intelligence, sa fermeté, son caractère et sa franchise lui ont valu les surnoms de ‘’Dame de fer’’ et d’‘’Impératrice’’. Ses prises de positions sur les droits des musiciens et des femmes n’ont fait qu’affirmer sa personnalité !
Une personnalité dérangeante qui ne laissait personne indifférente : on l’aimait ou on ne l’aimait pas. Cela ne l’affectait en rien, elle avançait imperturbable, digne et sûre de son fait, le cœur généreux !
Elle a tiré sa révérence aux premières heures du 20 novembre 1998 après avoir lutté pendant plusieurs jours. Elle n’a pas pu appuyer sur le bouton du destin pour en changer le cours comme dans ‘’Nazoki’.
Clin d’œil de l’histoire, c’est à Abidjan qu’elle a pris son envol, Abidjan la ville qui l’a fait connaître au début des années 80. A cette époque, la chanteuse, meurtrie par une rupture amoureuse, trouve refuge dans cette ville pour panser ses plaies et sécher ses larmes. Elle choisit la musique comme remède à son chagrin, ce qui l’amène à faire ses premiers pas sur la scène. Rapidement, son charme, ses tours de reins et sa voix langoureuse impressionnent. Ses chansons font tabac, elle devient la coqueluche des grands et petits. Elle le restera tout au long de sa carrière. Le public l’aimait et elle le lui rendait bien.
Jeune, elle rêvait d’être comptable mais le destin en avait décidé autrement. Elle est devenue artiste et au lieu de compter l’argent, elle a additionné les titres (‘’O kana’’, ‘’Mwana ya mama’’, ‘’Nasabwe’’, ‘’Tania’’ ou ‘’Liloba’’) et les rencontres (Freddy Kebano, Aïcha Kone, Monique Seka ou Fifi Rafiatou).
Elle avait aussi affûté ses armes musicales en collaborant avec Lokua Kanza à Pointe-Noire. Ce dernier n'était encore qu'un inconnu sur la planète showbiz dans les années 80. D'ailleurs, le refrain de la chanson "Tania" était une sorte de "berceuse" que fredonnait Lokua pour calmer les ardeurs pleurnichardes de la petite Tania, benjamine de la famille de Mamhy Claudia.
Elle était la grande dame, l’icône féminine de la chanson congolaise, une interprète de talent dont l’œuvre a marqué toute une génération. Fidèle à elle-même, à ses idées, à sa famille et à ses amis, elle avait appuyé des jeunes artistes comme Anicet Rigadin Mavoungou.
Quinze ans après, sa place est toujours vacante. Son absence est un vide non comblé. Elle est éternelle et elle nous manque ! Sa prestance et son énergie sur scène, sa voix et ses textes dramatiques, sa mélancolie Tout nous manque et on se met à regretter de ne pas avoir su profiter de sa présence. Dommage, on ne refait pas l’histoire !
A 41 ans, elle a laissé le destin s’accomplir malgré toute sa détermination à vivre. Elle avait encore de nombreux projets à accomplir et des rêves à réaliser. Son dernier album, dont elle avait amorcé la promotion sur Radio-Congo peu avant la belligérance armée ayant secoué Brazzaville en 1997, n’avait pu sortir faute de maison de disque.
Mais, en réussissant, en tant que femme, à s’imposer dans l’univers impitoyable et machiste de la chanson, elle est un exemple pour les jeunes chanteuses congolaises. Elle est la voie à suivre pour toutes celles qui voudraient embrasser une carrière musicale.
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