Je suis un footballeur de canapé!
J'ai attendu ce moment avec impatience, je me suis préparé: j'ai acheté le maillot de mon équipe préférée et de la documentation nécessaire. J'ai revu les matches des éditions passées sur Youtube. Avant internet, je me contentais des vieux numéros de FF ou Onze-Mondial. Tous les quatre ans, c'est le même rituel, la même ambiance. Je me sens concerné, je m'implique et je ressens de la pression. Comme les joueurs, je porte un maillot; contrairement à eux, je ne suis pas obligé d'avoir un short, je n'ai pas de bas ni de chaussures appropriées. Je suis le plus souvent pieds nus, les jambes posées sur la table basse, une canette de bière ou un verre de vin et mon téléphone à portée de main! Ma pelouse c'est mon salon, mes coéquipiers et adversaires sont mes amis, mes frères ou mes voisins. Des fois, je suis seul mais tout aussi bruyant! Je suis devant ma télé et je vibre comme si j'étais sur l'aire de jeu. Je crie, je grogne, je rouspète, je critique, je transpire, j'ai un avis sur tout, je refais les actions, je conteste les choix des entraîneurs et ceux des arbitres. Je n'ai pas joué au football ou un peu dans mon adolescence mais je me considère comme un ''spécialiste'. A chaque match, je me déconnecte de ma réalité, je suis sur une autre planète, je ne pense à rien d'autre, je suis incapable de m’intéresser à autre chose! Ce n'est que le foot, le foot et le foot!
Je suis celui qu'Annie-Flore Batchiellilys appelle le ''footballeur de canapé''.
Je ne suis pas le seul, à travers le monde, à jouer chaque match bien assis dans mon canapé. Nous sommes plus nombreux que les joueurs qui mouillent le maillot, dribblent, taclent, marquent des buts, trichent et se font expulsés au mondial. Ils ne sont que 736 alors que nous sommes plus d'un milliard. Mais notre joie ou tristesse dépendent d'eux. C'est leurs exploits et ratés qui alimentent nos conversations à la maison, dans les rues, dans les bars, dans les bus,...Partout où se retrouvent les passionnés du ballon rond!
C'est eux les vrais acteurs, nous ne sommes que de simples spectateurs. Seulement, nous sommes heureux lorsqu'ils gagnent et malheureux lorsqu'ils perdent. Au gré de leurs prestations, ils passent du statut de héros à celui de victime, de coupable.
Nous sommes des éternels insatisfaits, nous voulons toujours plus, nous oublions qu'ils ne sont que des êtres humains normaux, nous manquons d'indulgence à leurs égards!
Alors que le meilleur comportement consisterait à leur dire merci pour ces instants magiques qu'ils nous procurent. Merci de nous sortir du train-train quotidien!
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