Jorus Mabiala : ‘’J’ai réalisé mon rêve !’’
La première projection du film ‘’Un conteur congolais à Paris’’ aura lieu le 30 août prochain à 19h30 au Théâtre du conte de France dans le cadre de Esprit Mbongui 2014, du 29 au 31 août 2014 à Marseille.
Réalisé par Sylvain Trousselle, ce film consacré au conteur Jorus Mabiala a été tourné lorsque l'artiste était à l'affiche au Musée Dapper avec le spectacle Moussi Moussi en 2013. Pendant les 96 minutes que dure le film, le conteur est non seulement sur scène mais aussi dans les rues de la Capitale française. A pieds ou en vélib, de la Place de la Concorde aux Champs-Elysées en passant par la Seine et la Tour Eiffel, l'artiste parle de tout : sa carrière, sa famille et de la condition d’artiste africain en France. ‘’On dit dans le milieu que l'occident et le cimetière des artistes africains, ceux qui vivent en France ne sont connus que des occidentaux pas de la diaspora et encore moins sur le continent’’ explique-t-il ! Drôle et grave, il utilise tout son registre pour rendre la balade agréable.
Il rend hommage à Tâ Benoît, son père récemment disparu, et parle aussi d’Africa Graffitis. Une aventure commencée il y a 19 ans, avec Nestor, le grand-frère, et qui dure encore ; ‘’je ne suis pas sûr si le projet a marché. J’ai une vision, je la suis mais Africa graffitis est fait de gens qui sont venus à ma rencontre ...Et m’ont fourgué ce fardeau ! Mon rêve est devenu réalité mais pour celui d’Africa Graffitis, je ne sais pas !’’ajoute Jorus. Il croit en la force du conte et rien d’autre d’où sa fidélité inconditionnelle à Retour au Mbongui. ‘’Je continue parce que c’est un outil important pour le conte. Le plus important c’est le conte pas les hommes !’’
En effet, le conteur ne croit pas à une prise de conscience collective pour trouver les solutions aux problèmes rencontrés par les artistes aussi bien au Congo qu’en France. ‘’ Je suis convaincu que la prise de conscience collective n’est pas possible, il faut plus rester sur la prise de conscience individuelle. Cela peut paraître pour du pessimisme mais je suis optimiste. Je crois en la force de l’homme, un homme consciencieux. Je ne crois pas au groupe. Le groupe est toujours autour de la vision du leader!’’
Ainsi, il propose une piste de solution sur trois volets-information, formation et rappel. ‘’Il faut passer à l'écrit, même si on revendique l’oralité. Ne pas avoir honte de nos coutumes, rites et langues ; parler de nos origines à nos enfants par le conte. Les enfants d’origine africaine qui vivent en France et ceux restés au pays doivent connaître leur histoire. Ils sont notre avenir’’ conclu le conteur.
Rendez-vous dans la cité phocéenne le 30 août pour voir ce film de Sylvain Trousselle déjà réalisateur de ‘’Retour à Brazzaville’’.
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